Pour clore cette petite série consacrée à l'Argentine, voici un éclairage sur l'influence du folklore argentin dans la musique de Guastavino.
Dans Pampamapa, Carlos Guastavino puise son inspiration dans le rythme du malambo.
A l'origine, le malambo est une danse où deux hommes s'affrontent dans un combat de zapateado (frappes des pieds).
Cette danse est celle des gauchos de la Pampa argentine, rythmée par le bombo (gros tambour en bois et en peau), par les frappes des bottes ou celles des boleadores (sorte de lasso sud-américain destiné à la chasse, et dont chaque extrémité de la corde se termine par un petit sac contenant une pierre).
Carlos Guastavino, né dans la région de la Pampa (à Santa Fe), connaissait bien ces traditions des gauchos auxquelles il s'était intéressé.
Dans Pampamapa, le piano solo reprend le rythme caractéristique du malambo, évoquant le galop des chevaux et la Pampa.
S'inspirant de la poésie de Hamlet Quintana (dans la version chantée), la clarinette exprime combien l'appel de la Pampa est plus fort que tout, plus fort même que l'amour pour une femme. Pour que les lèvres de cette femme ne deviennent pas amères, l'homme lui demande de ne pas essayer de le retenir quand il repartira pour la Pampa. Car on n'attache pas le vent.
"Pampa, je te donne ma vie et mes rêves, donne-moi ta sérénité".
Pampamapa, de Carlos Guastavino, extrait du disque "Melodias Argentinas"
Ce besoin du retour à la Pampa est l'expression de la nostalgie, qui est étymologiquement, la maladie (algos) du retour (nostos).
La nostalgie est centrale dans la musique de Carlos Guastavino et peut-être plus généralement dans l'âme argentine.
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