Voici l'extrait d'un entretien donné par François Cluzet. Il y décrit notamment sa manière d'apprendre un texte, et sa conception du jeu.
Je l'adresse notamment aux musiciens, en espérant qu'il nourrira leurs propres réflexions.
"Je tiens de Jean-Laurent Cochet un exercice essentiel: "marcher" le texte, c'est-à-dire en prononcer toutes les syllabes en avançant, reculant et changeant tout le temps de mouvement. Le texte que j'ai d'abord lu et relu, voire recopié, devient évidemment incompréhensible, mais chaque membre du corps s'en est emparé: il s'est fondu en vous. On ne doit pas apprendre avec une intention de jeu, sinon on n'est plus capable de rien modifier sur le plateau. On est coincé."
"Graduer les émotions d'un personnage m'amuse; veiller à ne pas faire avec lui de contresens. C'est ma petite intelligence à moi. La comédienne Christine Murillo, qui m'a vraiment donné envie d'être artiste, m'a raconté que Jean-Paul Roussillon, lorsqu'il la mettait en scène à la Comédie-Française, lui disait constamment: "C'est peut-être ça...ou son contraire!". De toute façon, ce n'est pas ce qu'on a à dire qui importe, mais ce qu'on vit sur le plateau, de cinéma ou de théâtre. Alors je me débrouille pour que tout le monde ait envie de jouer. Comme dans une cours de récré".
"Avant chaque tournage, je demande que les comédiens travaillent d'abord "à la table", comme au théâtre; c'est-à-dire lisent ensemble le scénario, le commentent. Le talent ne naît pas du malaise qu'on parvient ou non à créer chez l'autre, mais du bonheur. C'est le bonheur qui donne l'énergie".
Extrait de "L'acteur François Cluzet" entretien donné à Jean-François Robert paru dans Télérama 3236.
Détails de calligraphies chinoises.
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