Contrastes  est écrit pour une combinaison instrumentale peu  usitée, imposée  bien-sûr par la commande. C’est, dans le catalogue des  œuvres de musique  de chambre de Bartók, la seule avec un instrument à  vent.
Contrastes  présente la curiosité d’être un trio pour 5  instruments : clarinette en  la, clarinette en si bémol, violon, violon  scordatura (accordé sol#,  ré, la, mib) et piano.
Bartók  n’utilise pas les musiques populaires au  sens propre, mais les prend  pour modèle spirituel, d’où la couleur  fascinante et unique de cette musique, véritable  folklore inventé et imaginaire.
Ce mouvement correspond au lassù de la Czardas.
Le  verbunkos est traditionnellement une musique dansée par les soldats en  uniforme de cérémonie lors des séances de recrutement organisées par  l’armée austro-hongroise des Habsbourg au début du XVIIIe siècle.
Dans ce mouvement, Bartók fait référence à différents éléments en  rapport avec le folklore hongrois : des rythmes pointés « magyars », le  bokazó (cadence rythmique imitant les coups de talon des cavaliers  hongrois), l’ambigüité majeur/mineur, une écriture du violon avec des  grands sauts d’intervalles, l’ornementation de la tonique ou  l’insistance sur l’intervalle de la quarte.
Le traitement harmonique  est riche, faisant appel par exemple aux gammes par tons, au mode  lydien, à l’échelle octotonique, ou à la polymodalité chromatique.
Ce mouvement fait la part belle à la clarinette avec une cadence à la fin.
Pihenö : « repos », « relaxation »
On trouve dans ce mouvement l’inspiration du son du gamelan indonésien, tout comme dans le dernier mouvement du Concerto pour Orchestre ou De l’île de Bali, dans Mikrokosmos.
Les gammes pentatoniques et des intervalles mélodiques de secondes et  de quartes de cette musique,  se trouvent être aussi des caractéristiques de la  musique folklorique hongroise.
Elle correspond au friss  de la Czardas. Dans ce mouvement, Bartók emprunte au folklore roumain  une de ses danses caractéristiques de la région des Maramures, avec ses  notes répétées avec appogiatures.
Il   emprunte aussi au folklore bulgare le rythme (8+5)/8, lui-même    superposition de deux rythmes : (3+2+3+2+3)/8 (au piano) et    (1+2+2+2+1+4+1)/8 (à la clarinette et au violon).
C’est cette fois au violon que Bartók destine sa cadence.
Contrastes est   une pièce très originale, qui puise son  inspiration notamment dans les   formes et musiques populaires  hongroises, roumaines, bulgares ou du   gamelan indonésien.
On peut noter que le contact avec Benny Goodman n’a pas incité Bartók à utiliser le langage du jazz. 
Bibliographie: Bartók et le folklore imaginaire de Jean-François Boukobza, éditions Cité de la Musique 2005.
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