dimanche 30 octobre 2011

samedi 15 octobre 2011

Les notes de musique.

Le moine bénédictin italien Guido d'Arezzo (992-1050) est à l'origine du système de notation et de dénomination des notes de musique tel que nous le pratiquons.
Il a nommé les 6 notes de l'hexacorde qu'il venait de créer d'après les premières syllabes de la première strophe de l'Hymne à Saint-Jean Baptiste, écrit au IXè siècle par le poète Paul Diacre:
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum,
Solve polluti
Labii reatum,
« Afin que tes serviteurs puissent chanter à gorge déployée tes accomplissements merveilleux, ôte le pêché de leurs lèvres souillées»

Le "si" a été ajouté à la fin du XVIè siècle par Anselme de Flandres, qui compléta le texte par "Saint-Jean":
Sancte Ioannes.
Au XVIIè siècle, Giovanni Battista Doni remplaça ut par do, de solmisation plus aisée.



Les pays anglo-saxons ont quant à eux conservé un système issu d'une tradition grecque de nommer les notes par les lettres de l'alphabet: ainsi le A désigne le la, le C désigne le do.

Par ce système de notation, Jean-Sébastien BACH a mis son propre nom en musique, "B,A,C,H" donnant ainsi "sib,la,do,si".
Schumann, Liszt, Reger, Poulenc et bien d'autres compositeurs vont utiliser cette "signature musicale" pour lui rendre hommage.
Voici la Fantaisie et fugue sur Bach, op 46 de Max Reger. On entend notamment ces fameuses notes à 47" du début:



C'est aussi avec ce principe de correspondance entre les lettres et les notes de musique que Guillaume Connesson a rendu hommage à John Adams, dans les Adams Variations (A,D,A,M,S/la,ré,la,fa,mi) :




Ce principe de "signature" trouve un équivalent cinématographique avec le caméo.
Le caméo désigne l'apparition brève d'une personnalité (ou du réalisateur lui-même) au milieu d'un film.
C'est une des signatures d'Alfred Hitchcock.
C'est ainsi que le réalisateur apparait lui-même avec un étui de violon à la main dans La maison du docteur Edwardes (1945), un violoncelle sous le bras dans Le procès Paradine (1947), un étui de contrebasse dans L'inconnu du Nord-Express (1951), et un étui de clairon dans Sueurs froides (1958).

Hitchcock et sa contrebasse, dans L'inconnu du Nord-Express

Ce procédé trouve aussi son équivalent dans le monde de la bande dessinée. Uderzo et Goscinny ont largement utilisé ces clins d'œil au fil des aventures d'Astérix.
On peut notamment y croiser Sean Connery, Jacques Chirac, Achille Talon, et bien-sûr, Uderzo et Goscinny eux-mêmes.
Bernard Blier, personnage inattendu de "L'odyssée d'Astérix", éditions Albert René.