samedi 10 octobre 2009

A quoi bon chausser les bottes de 7 lieues, si on ne sait pas où aller?


L'élève joue. Des notes dans le médium sont trop hautes (les fameuses "notes de gorge"). L'élève joue donc "faux", mais il l'ignore. On peut donc dire qu'il est inconsciemment incompétent.

Le professeur lui demande de s'écouter. L'élève prend alors conscience de ce problème d'intonation, sans toutefois pouvoir le résoudre. On peut alors dire de l'élève qu'il est consciemment incompétent.

Le professeur donne à l'élève des clés concrètes (doigtés de correction, écoute des intervalles, travail à l'accordeur, etc...). L'élève peut maintenant corriger l'intonation et devient donc consciemment compétent. C'est un très grand pas de franchi. Toutefois, cela lui demande une attention soutenue à chaque fois qu'il joue ces notes.

A ce stade, l'élève joue correctement, mais l'attention requise ne lui permet pas d'avoir le recul nécessaire et absorbe une grande part de sa concentration.

Le stade suivant de l'apprentissage consiste pour l'élève à devenir inconsciemment compétent: il s'agit pour cela d'approfondir le travail en l'inscrivant dans le temps. Ainsi, ce qui demandait une attention soutenue, va finir par être incorporé en profondeur, devenir presque un réflexe, une "seconde nature", une "veille" quasi permanente et inconsciente à l'intonation.

Si vous avez bien suivi le processus, vous aurez remarqué que le rôle du professeur est principalement d'aider l'élève à arriver au stade "consciemment compétent".
Pour la suite, à part stimuler l'élève par des "piqûres de rappel", le rôle du professeur devient mineur: c'est donc à l'élève de prendre pleinement ses responsabilités.

Par exemple:
Je sais que le calme est déterminant pour que je puisse m'exprimer convenablement. Mon objectif est donc de maitriser le calme lors du prochain concours. Les moyens, je les connais, en théorie (voir l'article du blog sur le calme).
Mais concrètement, qu'ai-je fait aujourd'hui en ce sens?
Ai-je porté mon attention sur la qualité de ma respiration? sur les tensions musculaires? qu'en est-il de mon ancrage dans le sol? ai-je pensé à dire toutes les notes du trait?
Est-ce clair dans ma tête qu'il faudra recommencer demain et les jours suivants?

Je sais que l'intonation est un paramètre fondamental de mon jeu. J'ai lu les articles de ce blog à ce sujet, mais ai-je mis en pratique les exercices proposés? est-ce cohérent de ne pas m'être encore organisé pour me procurer les bagues? ou changer les piles de mon accordeur?

Définissez vos objectifs personnels et leurs échéances, et mettez en œuvre les moyens concrets nécessaires à leurs réalisations! Jour après jour!

Chers élèves, à vous de jouer!


running frog

lundi 5 octobre 2009

je travaille mes gammes...

Voici une méthode pour travailler les arpèges de septième de dominante:
On part sur l'accord de mi7 en arpèges brisés (voir ci-dessous). On monte jusqu'au plafond qui aura été défini (par exemple si on a choisi le si bémol suraigu comme plafond, on monte jusqu'à la note la plus haute de l'arpège sans dépasser ce plafond, en l'occurrence le sol # pour l'arpège de mi7), puis on redescend jusqu'au plancher (c'est-à-dire la note la plus basse possible de l'arpège).
On enchaine ensuite la gamme suivante, dans le cycle des quintes: mi7, la7, ré7, sol7, do7...en démarrant l'arpège du plancher, ce qui donne:


Voici donc les amorces des 12 arpèges de septième de dominante:

En résumé, il suffit donc de monter chacun de ces arpèges jusqu'au plafond, de redescendre au plancher, et les enchainer.
Une fois appris, il vous suffira de 6 minutes pour les enchainer tous!

Après vous pourrez varier les plaisirs, en modifiant le plafond (version "ceinture noire", choisir le contre-ut dièse) ou modifier le plancher: partir du mi aigu (4ème interligne) comme plancher permet de se focaliser seulement sur l'aigu et le suraigu...ce qui n'est pas une mince affaire!

Bon travail!