lundi 13 octobre 2014

Travail de la cadence du Concerto de Copland, ou comment construire une interprétation.

L'épisode 3 de la séance filmée au CRR de Paris pour le site de pédagogie musicale Okarina, montre un travail autour de la cadence du Concerto pour clarinette de Copland.

A voir ici

La construction d'une interprétation s'appuie sur plusieurs éléments expressifs de la partition (notations de caractères, nuances, signes d'expressions). Elle requiert en outre la compréhension de la structure de la pièce afin d'en déterminer la ligne directrice.
Ce dernier point est très important, et permet à tous les éléments de converger vers le sommet expressif.

Dans La formation de l'acteur, Stanislavski invite à se poser la question suivante: "Quel est le noeud de la pièce, ce sans quoi elle ne peut exister"?
Stanislavski explique: "Au centre de chaque séquence se trouve un objectif. L'objectif est un phare qui vous guide".

E lucevan le stelle est un des grands airs de Tosca, l'opéra de Puccini. Le peintre Cavaradossi, condamné à mort, se souvient de Tosca, son aimée. 
L'interprétation de cet air repose sur l'effet de bascule entre le souvenir tendre et merveilleux de Tosca et le soudain retour à la réalité de la mort proche et certaine.
Dans la vidéo suivante, Luciano Pavarotti dévoile cette clef d'interprétation. Tout comme l'objectif tel que conçu par Stanislavski, il invite l'interprète à tout faire converger vers ce point de bascule, et de choisir ce moment pour délivrer l'énergie donnant toute la puissance expressive de la mélodie.



E lucevan le stelle,
ed olezzava la terra
stridea l'uscio dell'orto
ed un passo sfiorava la rena.
Entrava ella fragrante,
mi cadea fra le braccia.
O dolci baci, o languide carezze,
mentr'io fremente le belle forme disciogliea dai veli!
Svanì per sempre il sogno mio d'amore.
L'ora è fuggita, e muoio disperato!
E non ho amato mai tanto la vita!
Et les étoiles brillaient,
Et la terre embaumait,
La porte du jardin grinçait,
et un pas effleurait le sable.
Elle entrait, parfumée,
me tombait dans les bras.
O doux baisers ! ô caresses langoureuses !
Tandis que je tremblais, elle libérait ses belles formes de leurs voiles
Il s'est évanoui pour toujours, mon rêve d'amour.
L'heure s'est envolée, et je meurs désespéré !
Et je n'ai jamais autant aimé la vie !


jeudi 2 octobre 2014

L'accord de la clarinette, épisode 2.

Voici la suite de la vidéo présentant les problématiques liées à l'accord de la clarinette et à l'intonation.
A retrouver sur le site de pédagogie musicale en image Okarina: cliquez

Musiciennes, fresque d’Égypte au British Museum
Dans le travail de l'intonation et la relation entre deux notes jouées simultanément, j'évoque le "son subjectif", un son qui apparait bien que personne ne le joue.
Par exemple, en superposant des sons de 1200 Hz et 1600 Hz, peut apparaitre un son subjectif de 400 Hz, résultant de la soustraction de ces deux fréquences. Dans ce cas, on l'appelle aussi "son soustractif".
Les facteurs d'orgue utilisent quelquefois ce principe acoustique dans certains jeux pour éviter l'emploi de tuyaux de trop grande taille, le son grave étant obtenu par la combinaison de tuyaux plus petits et savamment accordés.

mercredi 3 septembre 2014

L'accord de la clarinette, épisode 1.

Sur le site de pédagogie musicale en image Okarina, retrouvez une séance de travail réalisée au CRR de Paris et consacrée à l'accord de la clarinette (diapason et intonation).

En voici la 1ère partie: (cliquez ici)


Merci à Sylviane Falcinelli, musicologue renommée et passionnée par la clarinette qui a eu l'idée de cette rencontre.
Cette vidéo présentée par Okarinamusique.com est la première d’une série de sujets qui traiteront d’aspects techniques et musicaux, avec un répertoire comprenant des œuvres contemporaines de Hersant, Tôn Thât Tiêt et Copland.

samedi 23 août 2014

mardi 5 août 2014

samedi 28 juin 2014

Tous à Avignon!

Les Bons Becs y sont "en voyage de notes"!
du 5 au 27 juillet

Tous les jours à 12h45, théâtre Les 3 Soleils, 4 rue Buffon
Venez nombreux!

jeudi 12 juin 2014

Maître et disciple

par Hervé Le Tellier

Le maître: La sagesse ne vient pas avec l'expérience, disciple.
Le disciple: Dites-vous cela d'expérience, maître?
Le maître: j'en ai bien peur.

Le disciple: J'apprends de mes erreurs, maître
Le maître: Bien, apprends aussi de celles des autres. Ta vie ne sera pas assez longue pour que tu les fasses toutes.




Le disciple: Vous écouter chaque jour transforme ma vision du monde, maître
Le maître: Tu devrais aussi essayer la bière, disciple.

Le disciple: C'est l'hiver, maître, les jours rétrécissent. Est-ce qu'avec le froid, tout rétrécit?
Le maître: Quand tu pisses, disciple, regarde devant toi.

Textes extraits de Maître et disciple, de Hervé Le Tellier, la Bibliothèque Oulipienne n°190.

mardi 20 mai 2014

Phantasiestücke op.73, de Robert Schumann

Il y a chez Schumann, le désir de "transformer la douleur en beauté".
L'heure n'est plus aux Lumières et à la Raison (associés au style classique), mais à la nuit et à l'effusion romantique du Sturm und Drang.
Cette dimension romantique s'exprime aussi dans une évocation de contes et légendes, de mondes imaginaires, merveilleux ou étranges, et par une dimension poétique, comme en témoignent certains titres d'œuvres ("Des gens et des pays étranges", "Le poète parle").

Robert Schumann (1810-1856)
Schumann est le fils d'un libraire, éditeur et auteur, August Schumann. Sa mère chante des mélodies. Il lit Goethe, Schiller, Byron et les Grecs, Novalis, Hoffmann et surtout de Jean-Paul Richter dont il est fasciné par le thème du double. Il y a dans sa musique les deux personnages Eusebius et Florestan, le premier rêveur et mélancolique, le second, cœur fougueux (ces deux personnages sont inspirées de Vult et Walt dans "L'âge ingrat" de Jean Paul).
Le contexte familial est difficile: troubles nerveux et mort du père, amour conflictuel avec la mère. Sa sœur Émilie qui présentait des troubles psychiques graves, se suicide. Il a 16 ans.
Les voix de l'âme, l'ombre, la nuit, la langue secrète, le chant qui s'éteint, le temps, la forêt, la prophétie, la voix lointaine sont parmi les thèmes de prédilection de Schumann.


Sa musique est empreinte d'une douleur mélancolique, "le mystère sombre de l'inconscient".
Le lied schumannien est tout sauf un chant accompagné; ce sont deux voix intimement fondues ou parlant tour à tour une même langue.


Les Phantasiestücke, qui portèrent d'abord le titre de "soiréestücke", furent écrit en seulement deux jours (11 et 12 février 1849). Ce sont trois mélodies sans paroles. Chaque pièce est construite en forme lied avec coda, et elles s'enchainent "Attaca", en formant un crescendo.



Le titre de Phantasiestücke suggère un monde imaginaire, fantasmé, et comme si le compositeur avait souhaité donner libre cours à son inspiration.

Manuscrit des Phantasiestücke
Texte écrit d'après "Schumann, Les voix intérieures" de Michel Schneider, aux éditions Découvertes Gallimard

jeudi 8 mai 2014

Kyoto Shinto

Fushimi Inari-Taisha
Fushimi Inari-Taisha

Heian-Jingû

Heian-Jingû