samedi 30 octobre 2010

Le metteur en scène

...par pierre Aucaigne


samedi 23 octobre 2010

Denisov, sonate pour clarinette seule.

Edison Denisov est né en 1929 à Tomsk en Sibérie et mort à Paris en 1996. Après la découverte des musiques de Schoenberg, Berg et Webern (grâce à des musiciens de passage en URSS comme Glenn Gould), il fonde un groupe d'avant-garde avec notamment Schnittke et Goubaïdoulina.

Edison Denisov avec Pierre Boulez
En 1972, il écrit la sonate pour clarinette seule, en 2 mouvements.
Le premier mouvement lento e poco rubato utilise les micro-intervalles (en l'occurrence, les quarts de tons):

répartis ainsi dans un ton:

Tout comme un la b est pareil à un sol #, un la 3/4 b sera la même note qu'un sol 1/4 #
Un intervalle juste (quarte, quinte ou octave) sur lequel on applique la même altération à chaque note conserve la même qualification. Ce qui signifie que l'intervalle suivant:

est une quarte juste, ainsi que dans l'exemple suivant:

Je vous rappelle que ces intervalles "justes" sont particulièrement sensibles pour l'intonation.

L'utilisation des micro-intervalles par Denisov amène de l'expression. "L'élément primordial dans ma musique est le lyrisme" nous dit Denisov.
Ce mouvement est une longue plainte, lointaine, qui se développe vers un cri déchirant dans son 2ème tiers.
Le jeu dynamique est essentiel.
L'écriture rythmique est complexe, et produit paradoxalement le sentiment d'une improvisation.

(Notez que dans l'édition russe de l'extrait ci-dessus, la 2ème note du 7:6 est altérée 1/4 b.)

Si le premier mouvement est une plainte, le deuxième mouvement est une fuite.

Cet allegro giusto s'articule autour d'une note pivot répétée (sib écrit):


à côté de laquelle se développe deux plans principaux:

- fuyant, mélangeant les notes conjointes et intervalles de quarte:


- éclaté et violent, avec des groupes en chromatismes inversés (dans l'exemple ci-dessous, le groupe comprend les notes de la gamme chromatique du ré au sol), dont les notes explosent dans des mouvements extrêmement disjoints et des nuances très contrastées:

A la fin, ces éléments se mélangent, se désagrègent, se délitent, comme une fuite jusqu'à bout de souffle.

Extraits de la partition de la sonate de Denisov, édition Breitkopf & Härtel.

dimanche 17 octobre 2010

Suis-je compris quand je parle?Ai-je vraiment compris lorsque je crois comprendre? N'ai-je vraiment rien compris lorsque je crois ne rien comprendre?

Dans le dernier spectacle de Grand Magasin, Les déplacements du problème, les trois comparses se penchent sur certains obstacles à la communication. Grâce à l'Ircam qui lui a commandé ce spectacle, Grand Magasin a pu disposer de techniques sonores dernier cri qui lui ont permis de multiplier les expériences de parasitage de la parole: le tapis absorbant, l'aspirateur, la tribune polyglotte, le micro contradicteur, l'écho négatif, le marteau-piqueur intempestif sont autant de perturbateurs de parole.


Les déplacements du problème est une conférence sous forme de démonstration d'incohérence logique, d'évidences cocasses, burlesques et loufoques.

Par Pascale Murtin, Bettina Atala, François Hiffler.
Réalisation informatique musicale Ircam: Christophe Mazzella
Du 14 au 30 octobre 2010 au Théâtre de la Cité Internationale, PARIS 14ème.

mercredi 13 octobre 2010

Accumule, puis distribue. Sois la partie du miroir de l'univers la plus dense, la plus utile, et la moins apparente. René Char

Voici, ci-dessous, une petite fable sur le bien-fondé et l'avantage d'une attitude de partage et d'échange.

Elle illustre aussi l'esprit de ce blog.


Un fermier dont le maïs obtenait toujours le premier prix à la foire de l'État avait l'habitude de partager sa semence de maïs avec tous les fermiers du voisinage.

Quand on lui demanda pourquoi, il dit:
"C'est vraiment là une question d'avantage personnel. Le vent ramasse le pollen et le transporte d'un champ à l'autre.
Alors, si mes voisins ont un maïs de qualité inférieure, l'interpollinisation diminue la qualité de mon propre maïs.
C'est pourquoi je m'assure qu'ils planteront seulement un maïs de la meilleure qualité".

in Histoires d'humour et de sagesse, Anthony de Mello.

mercredi 6 octobre 2010

Je n’ai joué qu’une seule fois à New-York...

J’y ai fait mes adieux.


Raymond Devos.