dimanche 29 janvier 2012

Apprendre un texte, apprendre à jouer.

Voici l'extrait d'un entretien donné par François Cluzet. Il y décrit notamment sa manière d'apprendre un texte, et sa conception du jeu.
Je l'adresse notamment aux musiciens, en espérant qu'il nourrira leurs propres réflexions.

"Je tiens de Jean-Laurent Cochet un exercice essentiel: "marcher" le texte, c'est-à-dire en prononcer toutes les syllabes en avançant, reculant et changeant tout le temps de mouvement. Le texte que j'ai d'abord lu et relu, voire recopié, devient évidemment incompréhensible, mais chaque membre du corps s'en est emparé: il s'est fondu en vous. On ne doit pas apprendre avec une intention de jeu, sinon on n'est plus capable de rien modifier sur le plateau. On est coincé."

"Graduer les émotions d'un personnage m'amuse; veiller à ne pas faire avec lui de contresens. C'est ma petite intelligence à moi. La comédienne Christine Murillo, qui m'a vraiment donné envie d'être artiste, m'a raconté que Jean-Paul Roussillon, lorsqu'il la mettait en scène à la Comédie-Française, lui disait constamment: "C'est peut-être ça...ou son contraire!". De toute façon, ce n'est pas ce qu'on a à dire qui importe, mais ce qu'on vit sur le plateau, de cinéma ou de théâtre. Alors je me débrouille pour que tout le monde ait envie de jouer. Comme dans une cours de récré".

"Avant chaque tournage, je demande que les comédiens travaillent d'abord "à la table", comme au théâtre; c'est-à-dire lisent ensemble le scénario, le commentent. Le talent ne naît pas du malaise qu'on parvient ou non à créer chez l'autre, mais du bonheur. C'est le bonheur qui donne l'énergie".

Extrait de "L'acteur François Cluzet" entretien donné à Jean-François Robert paru dans Télérama 3236.
Détails de calligraphies chinoises.

lundi 23 janvier 2012

Bienvenue à l'année du Dragon!

Dragon, détail d'un temple à Taipei

dimanche 22 janvier 2012

à Taipei (Taiwan)

Les rues de Taipei, en technicolor!

lundi 16 janvier 2012

Concertstück pour clarinette et piano, de Raymond Gallois-Montbrun.

Le violoniste et compositeur Raymond Gallois-Montbrun (1918-1994) a fait ses études au Conservatoire de Paris entre 1930 et 1942. Il a obtenu les premiers Prix de violon, harmonie, fugue et contrepoint, et composition.
Il a gagné le Grand Prix de Rome de composition musicale avec la cantate Louise de la Miséricorde.
Parallèlement à la composition, il a mené une carrière de violoniste, notamment comme chambriste avec le pianiste Pierre Sancan.
Il fut ensuite directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris de 1962 à 1683, où il créa de nombreuses classes ainsi que le cycle d'études de perfectionnement.

Gallois-Montbrun (1918-1994)

Dans son catalogue, on trouve quelques pièces pour clarinette:
- Concerto pour clarinette et orchestre (inédit)
- Concertstück pout clarinette et piano (Leduc, 1946)
- Humoresque pour clarinette et piano (Leduc)
- 6 pièces musicales d'étude (Leduc, 1955)

Le Concertstück pour clarinette et piano a été composé pour le Concours du Conservatoire National de Musique de Paris en 1946, avec une dédicace "En amical hommage à Mr Auguste Périer, Professeur au Conservatoire".
Auguste Périer (1883-1947) fut clarinette solo à l'Opéra-Comique. Réputé pour sa technique éblouissante et un staccato remarquable, il fut professeur au Conservatoire de Paris de 1919 à 1947. On lui doit des cahiers d'études et des exercices journaliers. Camille Saint-Saëns lui a dédié sa sonate pour clarinette et piano (1921).

Auguste Périer (1883-1947)

Le Concertstück de Gallois-Montbrun est édité chez Leduc.



Voici quelques fautes d'édition à corriger:
Au début de la cadence, le dernier groupe de la mesure ci-dessous est bien en doubles-croches:


Dans la deuxième mesure après "B", jouer un mi# :

Sixième mesure après "C", la deuxième note est bien un fa#:


Marquez une respiration à "F", ainsi que la nuance PP:

4 mesures avant "H", il manque l'indication "Animez le mouvement" (suivie de "plus calme" à "H"

Il manque la liaison sur la 4è et 5è mesures de "H"

3ème et 5ème mesures de "K", jouez ré bécarre:


Sixième mesure après "L", deuxième temps, jouez un ré#:




 Avant-dernière mesure, il manque un accent sur le "sol" (première note du sextolet)

Fragments musicaux extraits du Concertstück de Gallois-Montbrun, publié aux éditions Leduc.

lundi 9 janvier 2012

Le "deungsan", ou la Corée du Sud en marche.

" La montagne et les Coréens ne font qu'un. Avec 70% de zones montagneuses, peu de chances de rester sur du plat. Partout des vallons, des collines, des montagnes en vagues successives, en échos répétés. Où que vous soyez, la terre ne reste pas plate: elle s'élève et mange une partie du ciel."

"D'innombrables sentiers sillonnent les montagnes et ,sur ces sentiers, la foule de randonneurs, un peuple itinérant, celui des habitués du deungsan. Ce mot, qui veut tout simplement dire "monter" (deung) à la "montagne" (san), renvoie à une activité à mi-chemin entre la randonnée et l'escalade professionnelle. Le deungsan c'est une promenade mais une promenade de tous les efforts, un sport de l’extrême, la norme en Corée. Les "deungsaneurs" sont nombreux à Séoul, capitale idéale pour qui aime faire de la randonnée. Depuis son expansion au sud du fleuve Han dans les années 1970, Séoul a pris dans ses filets une multitude de montagnes qui sont devenues des lieux de rendez-vous pour des milliers de marcheurs."

Bukhansan National Park, Séoul

" Les Coréens qui marchent en montagne le font en tout premier lieu pour la santé, soit qu'ils veuillent la garder, soit qu'ils désirent la retrouver. Ils se plongent dans la nature et se laissent pénétrer par le ki (énergie vitale) qui se dégage de la terre, des rochers et des arbres."

Séoul, vu des "montagnes du nord"

" Quand ils partent en randonnée, les Coréens ont toujours un parcours en tête comportant un nombre précis de kilomètres à couvrir dans un temps déterminé pour que l'effort physique fourni ait un effet bénéfique. Jamais ils ne se lancent avec l'idée qu'ils rencontreront peut-être un paysage exceptionnel qui leur donnera envie de s'arrêter et de passer quelques heures sur place à ne rien faire. En résumé, on va en montagne pour marcher et, si on n'aime pas la marche, on ne va pas en montagne."


"Quand on habite Paris, on se promène au bois de Boulogne ou au bois de Vincennes. Quand on habite Séoul, on grimpe dans les montagnes de Bukhansan, d'Inwangsan, de Namsan, de Myeongjisan, de Cheong-gyesan, pour n'en nommer que quelques-unes. A la promenade tranquille s'oppose la marche intrépide. A la nonchalance, la vivacité. Le sourire moqueur que l'on pourrait avoir aux lèvres à la vue des centaines d'"alpinistes" sortant des bouches de métro, équipés jusqu'aux dents comme s'ils partaient à la conquête du Mont-Blanc ou d'un sommet caché de l'Himalaya disparait lorsque, en l'espace de quelques minutes, on se voit distancé de plusieurs dizaines de mètres par ces marcheurs endurcis. Le froid, la neige, la pluie, la chaleur, rien ne les arrête. Et plus les conditions météorologiques sont dissuasives, plus grande est leur détermination."

Hyangnobong Peak, Séoul

" En Corée, rien de plus festif que l'après deungsan. Après l'effort physique, le défoulement des sens. Quand on est coréen, on ne prolonge pas une journée de marche par une soirée contemplative à admirer la voûte étoilée du ciel pas plus qu'on ne la conclut par la lecture tranquille d'un ouvrage, confortablement assis dans un bon fauteuil. Au contraire, le corps exulte et l'on est prêt à s'enivrer des plaisirs de la vie, à faire la fête autour d'un verre de makgeolli (alcool de riz fermenté, doux et laiteux) ou de soju."

Texte extrait de "Scènes de vie en Corée" de Martine Prost, L'Asiathèque 2011.

dimanche 1 janvier 2012

Mes meilleurs vœux pour 2012

que cette nouvelle année vous apporte la santé
qu'elle soit emplie de beauté
d'émotion
de sourires
et de tendresse
photos prises au Musée du Louvre à Paris.