jeudi 28 avril 2011

A propos du système de correction du mi grave...

Dans un article précédent consacré à l'acoustique de la clarinette (ici), j'ai expliqué la difficulté rencontrée par les luthiers du fait de la différence d'intonation séparant deux notes d'une même douzième.
Les notes graves de l'instrument sont particulièrement affectées par ce phénomène.
La clé de correction du fa grave existe déjà depuis plusieurs années et a permis une grande amélioration. Mais quand on a goûté au plaisir de pouvoir jouer cette note avec une bonne intonation, la correction du mi grave s'impose.
Buffet-Crampon vient de réaliser un système de correction peu encombrant et très simple d'utilisation. Il suffit pour cela de jouer le mi grave à gauche tout en appuyant sur la clé de correction du fa.

système de correction du mi grave, clarinette Tosca Buffet-Crampon

Voici quelques exemples du répertoire où cette correction me parait indispensable:

2ème Concerto de Weber, éditions Henle.

Pour ce début du 2ème concerto de Weber, la correction des fa et mi graves permettra de jouer ces notes pleinement, sans les esquiver.

Il en sera de même pour quelques passages du concerto de Nielsen:

Concerto pour clarinette de Nielsen, éditions W Hansen

Ainsi que pour la première partie du mouvement lent de la sonate de Saint-Saens.
Il est à noter que dans ce cas, la clé du lab grave à gauche est indispensable.

Sonate pour clarinette et piano de Saint-Saens, éditions Durand

Ces corrections s'avèrent particulièrement nécessaires dans la nuance forte, dont on sait qu'elle a tendance a faire baisser l'intonation. Dans des nuances plus douces, les doigtés habituels seront plus adaptés.

Le système est disponible en option sur les clarinettes Buffet-Crampon en sib et la, modèle Tosca.

* pour consulter l'ensemble des 3 articles consacrés à l'intonation, allez fouiller par ici

mardi 26 avril 2011

A Saint-Jacques de Compostelle...

sur les chemins de Galice, danser la musique pour un bis



et avec les professeurs de clarinette

à la fin une petite leçon de claquettes!

A Vigo...

"Día del Clarinete"

CSM Vigo

Muchas gracias!

A La Corogne...

phare de la Tour d'Hercule

"Día del Clarinete",
CPM da Coruña
Encantado!

lundi 25 avril 2011

Maître et disciple

par Hervé Le Tellier

Le disciple: Maître, je me suis présenté à l'Institut Confucius de Poitiers et j'ai échoué.
Le maître: Présente-toi plutôt à l'Institut Lao Tseu. Selon lui, l'échec est le fondement de la réussite.

Le disciple: Maître, si, selon Lao Tseu, l'échec est le fondement de la réussite et que j'échoue partout, ma réussite est-elle totale?
Le maître: Veux-tu mon pied dans ton fondement, disciple?



Le maître: Je te montre la lune du doigt et tu regardes la lune, disciple.
Le disciple: Vous voudriez que je regarde votre doigt, maître?
Le maître: Cela me permettrait de te faire une remarque, disciple.

Le disciple: Maître, si je me réveille cette nuit, comment savoir si je ne suis pas aveugle?
Le maître: Dors, disciple, il est tard.

Textes extraits de Maître et disciple, de Hervé Le Tellier, la Bibliothèque Oulipienne n°190.

dimanche 10 avril 2011

Mozart et la clarinette

Lors d'un voyage à Mannheim en 1778, Mozart fut impressionné par la "beauté du son des clarinettes" nouvellement introduites au sein de l'orchestre.
En 1789, Mozart compose le Quintette pour clarinette et cordes à l'attention d'Anton Stadler, son frère de loge maçonnique.



La clarinette, officiellement inventée en 1690 par Johann Christoph Denner, est alors un instrument en pleine évolution. Stadler joue un prototype révolutionnaire à cinq clés.
A titre de comparaison, les concerti de Weber, composés seulement vingt ans plus tard, seront interprétés par Heinrich Joseph Baermann sur un instrument à dix clés, déjà bien plus performant.
Mozart, qui a saisi toutes les possibilités expressives de la clarinette, va écrire pour elle ses plus belles pages du répertoire: le concerto k 622, le Kegelstatt-Trio, le quintette avec clarinette K 581, ou des airs d'opéra avec obligato de clarinette.
Voici Parto, ma tu ben mio de la Clémence de Titus:



Dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, les instruments à vent sont en vogue. On peut les entendre aussi bien dans les salons que dans des concerts en plein air.
On voit avoir fleurir une littérature musicale composée d'œuvres originales et de transcriptions.
Mozart raconte dans une lettre à son père que sa Sérénade pour vents K 375 " a eu un plein succès. On l'a jouée en trois endroits différents, pendant cette nuit de la Sainte-Thérèse. Dès qu'ils l'avaient achevée en un lieu, on les emmenait et on les payait dans un autre".
Dans cette vie musicale animée, les instrumentistes à vent, souvent par ailleurs d'excellents facteurs, arrangent eux-mêmes de nombreuses partitions. On peut citer par exemple le Don Giovanni pour Harmoniemusik du hautboïste Josef Triebensee.
Voici "Der Vogelfänger" extrait de La flûte enchantée (transcription de J. Heidenreich) par l'Ensemble Maurice Bourgue:



Chez Mozart, la transcription peut être didactique, comme par exemple quand il adapte pour cordes certaines fugues de Bach. Mais elle est souvent pragmatique, comme en témoigne la lettre à son père écrite peu après la création de L'enlèvement au sérail: "Mon opéra doit être arrangé pour orchestre à vents pour dimanche prochain, sinon un autre passera avant moi et aura tout le profit au lieu de moi-même".
Remplacer le premier violon du quatuor par un instrument à vent est une pratique courante comme en témoignent les quatuors pour flûte et le quatuor pour hautbois.
La sonate pour violon et piano K 378 a été composée en 1779. Voici un arrangement que nous avons réalisés avec le quatuor Manfred pour un disque chez Zig Zag Territoires:



Et pour finir deux visions complémentaires de la musique de Mozart:
"Il faut que cela soit gai, soit si gai, que l'on ait envie de fondre en larme" B. Walter
"On voudrait pleurer, on pleure parfois, et le miracle est là: ces larmes sont douces comme un bonheur" A. Comte-Sponville

vendredi 1 avril 2011

Création du spectacle musical des Virtuoso Migrateurs

le 1er avril 2011, Espace Jean Vilar à Arcueil

Les Virtuoso Migrateurs
Florent HÉAU, clarinette, lame sonore, claquettes et plombinette.
Bruno DESMOUILLIERES, batterie et percussions traditionnelles (pandeiro, cas-cas, cajon, bodhran, req)

Spécimen à floraison acoustique, ce duo volubile et farfelu développe d'intenses panaches musicaux et exhale des parfums exotiques et poivrés. Installé de préférence en terre inconnue, le répertoire des Virtuoso Migrateurs offre à ce spectacle musical plusieurs atmosphères et de multiples cultures: des bouquets de horo bulgare, de sirba roumaine et de lezginka du Caucase, des plants de czardas tzigane et de choro brésilien, des boutures de ragtime, de reel irlandais, pimentés de chants malgaches, japonais et pygmées.

Voici un triptyque sur des thèmes traditionnels d'Europe centrale : "nu mai plinge codrule", "sirba izvoara" et "hora de bessarabie":



Y a des questions?