samedi 12 septembre 2009

éthique


« Ne quittez pas votre instrument, trouvez l’âme sœur, ne rabaissez jamais un autre musicien » Charlie Parker.

et toc!

jeudi 10 septembre 2009

Cyrano, la météo et la Tour Eiffel...

Photo Élodie Grégoire

en haut de la Tour Eiffel (3ème étage): temps clair et ensoleillé, très bonne visibilité, perspective à 360°
en bas de la Tour Eiffel: temps brumeux, visibilité très réduite .

Le pédagogue ("agog" celui qui conduit / les enfants "pais") est étymologiquement celui qui, dans la Grèce antique, accompagnait les enfants sur le chemin de l’école.
L'enseignant pédagogue est donc aujourd'hui celui qui "accompagne les élèves sur le chemin de la connaissance".

Revenons à notre Tour Eiffel, métaphore de ce chemin vers la connaissance, vers le sommet de la tour, là où les choses sont claires.

Pour l'élève, du sol au premier étage, on n'y voit pas grand chose. Du 1er au 2ème étage, ce n'est guère mieux, avec le doute, la fatigue et le découragement qui se profilent...
Et pourtant c'est le bon chemin!

A ce stade de la métaphore, Cyrano de Bergerac pourrait dire:
"Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez:


doctrinal (d'après Saint-Augustin):
"Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme".
sage, (proverbe japonais):
"Même un chemin de mille lieues commence par un pas".
guerrier (proverbe zoulou):
"Si tu avances, tu meurs ; si tu recules, tu meurs...alors, à quoi sert de reculer ?"
provocateur, genre "titi parisien", (d'après Jacques Audiard):
"Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche".

"britannique", (façon chanson populaire):

"But long is the road, hard is the way, heavy my load, but deep is my faith, long is the road"
pratique, (proverbe chinois):
"Pour connaitre le chemin, interroge celui qui en vient".
philosophe, (d'après Robespierre)
"Celui qui ne sait pas où il va se retrouve ailleurs"

Et surtout n'oublions pas qu'avec un escalier prévu pour la montée, on réussit souvent à monter plus bas qu’on ne serait descendu avec un escalier prévu pour la descente...et inversement!
CQFD!

mercredi 9 septembre 2009

C'est juste? (3)

Justesse mélodique, justesse harmonique.

Dans un jeu mélodique, comme par exemple pour la 1ère pièce de Stravinsky, la qualité d'intonation des intervalles qualifiés de "justes" (à savoir les quartes, quintes et octaves) est particulièrement sensible. Le ton et le demi-ton méritent aussi une attention particulière. Si l'accordeur est un repère précieux et objectif, le plus important reste toutefois de s'écouter!

En vous écoutant bien, l'accordeur faisant foi, l'oreille et l'embouchure vont développer le "réflexe" de la justesse.

On peut aussi rappeler que la justesse "harmonique" obéit à ses propres lois: un accord de septième de dominante comme do/mi/sol/sib, joué par un quintette à vents avec chacune des notes parfaitement justes à l'accordeur, sonnera faux!
Pour sonner juste, tonique et quinte (le do et le sol) devront être parfaitement justes, tandis que la tierce majeure (le mi) devra être jouée basse et la septième (le sib) quant à elle, jouée très basse!


Vous pouvez faire l'expérience en "échelonnant" l'accord progressivement: d'abord la fondamentale, puis la quinte. Tous les instruments qui doublent ces notes se rajoutent.
A ce moment, si la justesse est bonne, les harmoniques issus de l'accord "sortent", dont la tierce et la septième. Il s'agit donc pour ceux qui doivent jouer ces notes de s'ajuster, de se "caler" sur ces harmoniques pour que l'accord sonne juste. Ce qui fait que:
- la tierce majeure doit être jouée basse
- la tierce mineure doit être jouée haute
- la septième de dominante doit être jouée très basse


La maitrise de la clarinette est une construction: tous ces conseils ne sont valables que si les règles de l'embouchure (article du 8 juin 2009) sont respectées.
Bien-sûr, la sobriété de l'instrumentiste est préférable!


dessin Hergé

c'est juste? (2)

A propos de l'intonation.

La première étape est de connaitre la justesse de votre instrument.
Partons du "si" (3ème ligne), montons une gamme chromatique lentement et observons à l'accordeur ce qui se passe, sans rien chercher à modifier. Puis, même chose, en partant de ce même "si" mais en descendant la gamme.

En fonction de ces observations, il va s'agir maintenant de trouver votre meilleur compromis par rapport à un diapason choisi (en général 442 Hz).
En tirant au baril et entre les deux corps, on doit rapprocher le maximum de notes de la bonne intonation, en sachant bien-sûr que "tirer" allonge le tube donc fait baisser l'intonation:
-tirer au baril influence les notes des 2 mains, surtout la gauche
-tirer au centre influence la main droite
Tirer au niveau du bec n'est pas très recommandé (mais possible), tirer au pavillon est aussi possible, mais a une influence limitée.
L'idée est donc de trouver la bonne "longueur" de clarinette, celle qui donnera le résultat optimal pour les notes de la main gauche et de la main droite. Une fois trouvée, cette "longueur" peut-être stabilisée avec des "bagues".
Cependant, les pianos ne seront pas toujours à 442 Hz, et la force de l'anche ainsi que la température extérieure pourront modifier les repères habituels: une différence de 6° C fait monter le son d'un coma. En théorie, entre 15°C et 35°C, il y a un écart de 1/3 de ton! Il faudra donc vous adapter!


Une fois, la clarinette "configurée" au mieux, des écarts subsistent (le sol grave de l'exemple n'ayant pu être que "raisonnablement" baissé, notre "ré" aura toujours tendance à être trop haut). Vous devez d'abord connaitre la tendance de chacune des notes de votre clarinette (grâce à l'accordeur) puis essayer de compenser au mieux grâce:
la pression des lèvres ( serrer va faire monter l'intonation, relâcher la fera baisser).
-aux doigtés de correction, qui permettront de corriger l'intonation et quelquefois aussi la qualité du son: pour le médium par exemple, la perce est, en théorie, "trop grande, pour une longueur très courte", donc le son est pauvre en harmoniques; les doigtés corrigés redonneront de la vie à ces notes tout en corrigeant l'intonation.


Il est à rappeler que la nuance influence l'intonation: jouer piano a tendance à faire monter, jouer fort à faire baisser. Il est à noter que d'autres instruments comme la flûte se comportent à l'inverse. En cas d'unisson, il faudra prendre en compte cette donnée. Le principe des harmoniques impairs (propre seulement à la clarinette) produit par ailleurs un timbre particulier qui pourra rendre cet unisson encore plus délicat...


Dessin Hergé

mardi 8 septembre 2009

Ne cherche pas à ce qui arrive, arrive comme tu le veux, mais veuilles que ce qui arrive, arrive comme il arrive...

...et tu seras heureux. Epictète.

Petit conte zen:
Un fermier reçoit en cadeau pour son fils un cheval blanc. Son voisin vient vers lui et lui dit "vous avez beaucoup de chance. Ce n'est pas à moi que quelqu'un offrirait un aussi beau cheval blanc !"
Le fermier répond : "je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose".
Plus tard le fils du fermier monte le cheval et celui ci rue et éjecte son cavalier. Le fils du fermier se brise la jambe "oh quelle horreur !" dit le voisin. "Vous aviez raison de dire que cela pouvait être une mauvaise chose. Assurément, celui qui vous a offert le cheval l'a fait exprès pour vous nuire. Maintenant votre fils est estropié à vie"
Le fermier ne semble pas gêné outre mesure il lance "je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose".
Là dessus la guerre éclate et tous les jeunes sont mobilisés sauf le fils du fermier avec sa jambe brisée. Le voisin revient alors et dit "votre fils sera le seul du village à ne pas partir à la guerre, assurément il a beaucoup de chance"
et le fermier de répéter "je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose".


Si tu comprends, les choses sont comme elles sont. Si tu ne comprends pas, les choses sont quand même comme elles sont.

vendredi 4 septembre 2009

c'est juste? (1)

Petit précis acoustique:
La tessiture de la clarinette s'étend sur presque 4 octaves. Du fait de sa perce (cylindrique sur près des 2/3 de sa longueur), la clarinette obéit aux lois physiques des tuyaux cylindriques fermés à une extrémité. La particularité de cette forme de résonateur est de fournir des harmoniques impairs exclusivement, ce qui produit le "quintoiement" de la clarinette (c'est pour cela que nous avons une clé de douzième, et non une clé d'octave).

L'idéal acoustique aurait été que le quintoiement du chalumeau donne aux notes correspondantes du clairon la même "justesse". Malheureusement, le principe acoustique de la clarinette fait sonner les registres du clairon et de l'aigu différemment du chalumeau.
Du point de vue du fabricant,
la justesse d'une clarinette va donc être affaire de compromis: par exemple, le sol grave produit une douzième (le ré) trop haute. On va donc baisser le sol grave afin de limiter la hauteur du ré. Mais un "ré" parfaitement juste, obligera a contrario à avoir un sol grave vraiment trop bas...d'où forcément un compromis à trouver.
Du point de vue de l'instrumentiste, la première chose est de connaitre les principes acoustiques et leurs conséquences, puis de les assumer!
on peut alors chercher et imaginer les compensations nécessaires pour jouer juste.


dessins d'Hergé

samedi 29 août 2009

Si l’artisan travaille avec des outils mal affûtés...


...peu importe son talent, le résultat ne sera pas satisfaisant.

Le concours approche; vos outils sont-ils bien affûtés? votre clarinette est-elle bien réglée? avez-vous choisi vos anches avec soin?

sachez que votre corps est un des outils alors soignez votre alimentation et votre sommeil, prenez l’air, faites de l’exercice.



dessin d'Hoffnung

mercredi 26 août 2009

Confiance (2)


On peut définir 4 "types de confiance":
- la confiance de base, qui correspond à l"être", à "je suis".
- la confiance en ses compétences, qui renvoie au "faire", au "savoir-faire".
- la confiance en ses désirs, ses besoins, au ressenti, qui mène à savoir choisir, prendre une décision intime et personnelle.
- la confiance sociale, relationnelle, celle qui fait que l'on se sent bien à sa place parmi les autres.

En fonction de ses expériences passées, bonnes et mauvaises, chacun développe un potentiel différent de confiance dans ces 4 catégories.
Pendant un cours de musique, si les mots du professeur sont importants, la manière dont l'élève les reçoit ne l'est pas moins. Elle peut aller même jusqu'à détourner, voire renverser le sens des propos de l'enseignant.
Ce qui fait par exemple que des mots qui parlent d'un problème de "savoir-faire" (qui en soi n'est pas grave puisque, par principe, un cours a pour but d'apprendre, de permettre de progresser dans ce savoir-faire) peuvent être perçus comme une remise en question de l"être", ce qui, pour le coup, est blessant. Si l'intention du professeur n'était pas de blesser (et les mots bien choisis), c'est bien dommage de le ressentir ainsi!

De la même façon, un échec à un concours, voire un simple cours qui ne se passe pas bien, sont tout de suite amplifiés avec le sentiment de perte de confiance en soi.
On peut par exemple développer de grandes compétences, devenir quelqu’un de brillant, mais au moindre échec, tout peut s’écrouler, parfois de façon incompréhensible. Si la confiance en soi peut momentanément se perdre, chez n’importe qui, à n’importe quel âge, il ne faut pas en avoir peur. C’est naturel. Le problème, c’est que nous dramatisons nos chutes et que nous ne savons pas ensuite nous réparer.

Pour beaucoup, n’est-ce pas bien commode de dire qu’on n’a pas confiance en soi ?
Le manque de confiance peut être un alibi idéal pour ne faire aucun effort, refuser de s’ouvrir et de s’engager, se refermer sur ses routines et ne pas se confronter à ses peurs.
Osez vous lancer, osez construire, puis affirmez votre compétence!

dessin de Sempé

lundi 24 août 2009

Toute musique nécessite l’alternance de phases de tension et de détente, qui lui est inhérente sur le plan mélodique, dynamique ou formel.

L'expression est la mise en valeur des sentiments qui, sur le plan musical, s’articulent autour de la mélodie, du rythme et de l’harmonie.

Elle consiste dans la traduction des sentiments et des impressions, à l’aide de certaines modifications caractéristiques de ces 3 aspects du discours musical :

-dynamique : procédé expressif de la mélodie (nuances, articulations et accentuations: renforcement, atténuation, accroissement ou diminution progressive du son...)

-agogique (du grec agogos, "qui conduit": d'où la notion de "direction de la phrase"): procédé expressif du rythme (précipitation, ralentissement, interruptions régulières ou irrégulières…tension/détente, calme/agitation)

-modulation : procédé expressif de l’harmonie (clarté/obscurité qui conduit à un travail sur la couleur, la texture du son).


On appelle tuilage la manière dont 2 phrases s’enchaînent.
La courbe d’expression comprend la tension (arsis, élan) et la détente (thésis, retombée), soit anacrouse, métacrouse et désinence.

Le sommet d’intensité s’appelle
« climax » ou acmé.


Pour chaque phrase vous devez décider du phrasé, des nuances, ainsi que de la qualité de l'articulation et du son.

Souvenez-vous que, pour paraphraser Boileau, ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les notes pour le dire arrivent aisément.

Dans le jeu, soyez éloquents afin que la musique soit vivante, contrastée, expressive et entendue comme telle!



Dessin d'Hoffnung

dimanche 9 août 2009

L'homme moyen cherche la certitude dans le regard des autres et nomme cela la confiance en soi.

Le guerrier cherche à être impeccable à ses propres yeux et appelle cela l'humilité.
Le premier est suspendu à son semblable, tandis que le guerrier n'est suspendu qu'à lui-même. La confiance en soi fait qu'on est sûr des choses; l'humilité fait qu'on ne peut se tromper dans ses propres actions et sentiments.
Castañeda.


La confiance dans ses compétences se construit par la suite répétée et réussie d'une action.
Beaucoup de gens ne se sentent pas « capables de ». Souvent, ils n’ont même pas vérifié et s’estiment d’emblée incompétents. Alors qu’en réalité, les compétences s’acquièrent, se construisent.
Mais il y a tellement de malentendus autour de la confiance : l’idée « je n’y arriverai pas » est tellement ancrée à l’intérieur de nous qu’on ne la met même pas à l’épreuve de la réalité. On n’essaye même pas.
« Oh moi, je ne suis pas capable de faire ceci ! - Mais as-tu essayé ? - Non, je ne suis pas capable. - Mais qu’en sais-tu puisque tu n’as pas essayé ? » Cette conviction négative vient souvent d’expériences d’avoir été humilié, dévalorisé, traité d’incapable, etc.
Attention, cette confiance peut-être aussi menacée par le jugement des maîtres et camarades.

La confiance dans ses compétences est un sentiment qui nait donc du travail et de la réflexion, appuyés sur une conviction personnelle, le tout, éprouvé par la réalité.


Soldat de Qin Shihuangdi à Shaanxi (Chine)